À l’heure actuelle, l’accident vasculaire cérébral (AVC) constitue un problème de santé majeur à l’échelle internationale. En effet, selon les chiffres de l’OMS en 2019, plus de 12 millions de personnes ont souffert de cette maladie. Parmi eux, environ 7 millions ont péri. C’est ce qui fait de l’AVC la deuxième cause de décès dans le monde. Mais nous pouvons limiter cette mortalité ainsi que l’ampleur des séquelles en agissant rapidement devant un cas évocateur. Voici donc les signes à ne pas manquer pour reconnaître un AVC.
Qu’est-ce qu’un AVC ?
Un accident vasculaire cérébral ou attaque cérébrale est une maladie grave résultant d’un défaut de perfusion d’une ou plusieurs parties du cerveau. Bien qu’elle soit souvent liée à l’hypertension artérielle, on en distingue deux types.
D’abord, l’AVC ischémique, plus fréquent, provient d’une défaillance de l’irrigation du cerveau en sang. Le blocage peut être dû à un caillot sanguin, à une athérosclérose ou à une malformation des vaisseaux des méninges. De cette anomalie s’ensuit une mort des cellules nerveuses qui n’arrivent plus à assurer leurs fonctions normales.
Quant à l’AVC hémorragique, il s’agit d’un saignement cérébral par rupture d’un vaisseau. Le sang n’atteint plus donc les parties en aval de l’artère lésée d’où l’altération rapide des neurones correspondants.
Toutefois, quel que soit le type, l’attaque cérébrale constitue une urgence médicale. Tout retard de diagnostic aggrave les séquelles et entraîne un pronostic plus sombre. Idéalement, cette affection doit être détectée et prise en charge pendant les premières minutes. Mais les circonstances ne sont pas toujours en faveur de permettre une telle réactivité.
Quels sont les signes avant-coureurs d’un AVC ?
Comme son nom l’indique, l’attaque cérébrale est un accident, et donc ne prévient pas et peut survenir à tout moment. Mais il existe quand même des signes susceptibles d’annoncer un AVC. Ils ne sont pas spécifiques, mais doivent être pris en compte pour éviter le pire. Si vous présentez soudainement un de ces symptômes, venez consulter immédiatement chez le médecin le plus proche.
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Maux de tête
Dans la plupart du temps, les maux de tête précèdent l’AVC. Souvent, ces céphalées apparaissent brutalement, avec une intensité paroxystique, et siègent à la partie postérieure du crâne. La douleur peut également intéresser la nuque, généralement indicateur d’une hypertension artérielle. Pourtant, toutes les parties de la tête peuvent être concernées sans exception.
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Flou visuel
La vision floue ou la « sensation de brouillard » peut également annoncer une attaque cérébrale, surtout si vous n’avez jamais eu des problèmes au niveau des yeux. Ce symptôme peut s’accompagner d’une baisse de l’acuité visuelle ou d’un éblouissement visuel, comme il peut évoluer directement vers une cécité totale. Quoi qu’il en soit, il faut consulter d’urgence si un tel phénomène se produit.
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Vertiges
Il n’est pas rare que les personnes hypertendues souffrent de vertiges. Pourtant, ce symptôme n’est pas à prendre à la légère puisqu’il s’agit d’un signe d’une hypertension mal tolérée, d’où son caractère urgent. Si vous l’ignorez, vous avez beaucoup de chance de développer un AVC pendant les prochaines minutes.
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Augmentation brutale de la tension artérielle
Aussi appelée poussée hypertensive, l’augmentation brutale de la tension artérielle ouvre une porte à l’AVC hémorragique. Comme plusieurs ont actuellement accès aux appareils de mesure de la pression artérielle, il n’est pas difficile de la détecter. Si vous avez un chiffre supérieur ou égal à 180 mmHg de systolique, ou plus de 110 mmHg de diastolique, rendez-vous immédiatement chez un médecin. N’attendez surtout pas que d’autres signes apparaissent.
Quels sont les signes d’alerte évoquant un AVC ?
Pour que l’attaque cérébrale soit diagnostiquée et traitée à temps, il faut que vous soyez conscient de ces signes. Ceux-ci signifient qu’un AVC est en cours de constitution, et que vous devrez agir le plus tôt possible. À partir d’un ou plusieurs de ces symptômes, le temps est compté.
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Affaissement du visage
La paralysie faciale est l’un des principaux signes évocateurs d’un AVC. Elle se manifeste par la perte de la symétrie du visage : un côté paraît normal, l’autre semble affaissé. Sur le côté atteint, vous pouvez également constater un œil tombant et un coin de la bouche qui s’étire vers le bas. De plus, il est impossible pour la victime de réaliser des expressions faciales telles que le sourire ou la grimace.
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Incapacité à lever un membre
Si vous soupçonnez un AVC, vous pouvez demander à la personne de lever les deux bras, puis de soulever chaque pied du plan du lit. Si elle ne parvient pas à mobiliser un membre, ou au pire, tout un hémicorps, il est probable que c’est une attaque cérébrale. Parfois, on peut observer un mouvement, mais minime, faisant penser à une grande fatigue. Mais cela n’exclut pas l’urgence.
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Difficulté d’élocution
Le malade atteint d’AVC parvient difficilement à parler, même quand vous lui demandez de bien articuler. Pour détecter une anomalie du langage, faites-lui répéter une phrase simple. Si la personne tente de corriger la phrase maintes fois pour bien la prononcer, il est probable que vous faites face à une attaque cérébrale.
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Déficit sensitif et engourdissements
En cas d’AVC, il est possible que le malade ne perçoive que des engourdissements sur son corps avant de sentir la fatigue. Également, un déficit sensitif peut s’installer. Pour le tester, pincez légèrement un par un ses membres sans qu’il ne le voie. Demandez-lui ensuite ce que vous lui faites. S’il dit ne rien ressentir, il est possible qu’il fasse un AVC.
Que faire devant un cas suspect d’AVC ?
Une fois que vous avez constaté une hémiplégie avec une déformation de la face, une difficulté d’élocution ou un déficit sensitif, appelez tout de suite le numéro d’urgence. Mais en attendant l’arrivée des secours, voici quelques gestes qui pourraient faciliter sa prise en charge :
- Mettez la personne couchée sur un endroit confortable, avec un oreiller sous la tête.
- Mémorisez l’heure d’apparition des signes d’AVC,
- Ne donnez pas à boire ni à manger au malade, même sous sa demande,
- Regroupez vos documents médicaux, si vous êtes en mesure de le faire.
- En réalisant précocement ces actes, non seulement vous augmentez sa chance de survie, mais limitez également l’ampleur des séquelles.